L’utilisation des mises en garde relatives aux allergènes alimentaires sur l’étiquette des aliments préemballés. La politique de Santé Canada visant à renforcer la protection des consommateurs atteints d’allergies alimentaires est basée sur les deux principes directeurs suivants :
- éviter que les consommateurs sensibles consomment, par inadvertance, des allergènes alimentaires dont la présence n’est pas déclarée;
- et permettre aux consommateurs allergiques de choisir parmi une variété d’aliments à la fois nutritifs et sans danger pour eux.
Une mise en garde concernant un allergène alimentaire consiste en une déclaration figurant sur l’étiquette d’un aliment préemballé signalant la possibilité d’une présence accidentelle d’un allergène dans l’aliment.
Les fabricants et les importateurs de produits alimentaires sont libres d’intégrer les mises en garde à l’étiquetage, car celles-ci ne comptent pas au nombre des exigences de base relatives aux ingrédients et à la valeur nutritive stipulés dans le Règlement sur les aliments et drogues (RAD) et dans d’autres lois pertinentes. Il n’existe ni exigence réglementaire ni interdiction à l’égard des mentions préventives sur l’étiquette des produits alimentaires.
Cependant, comme toutes les mentions sur les étiquettes, les mises en garde sont régies par l’article 5(1) de la Loi sur les aliments et drogues (LAD). Les mises en garde ont pour objectif :
- d’éveiller l’attention des consommateurs sur la présence possible d’un allergène dans un aliment et
- d’éviter la consommation des produits où figure une mise en garde par les personnes atteintes d’allergies alimentaires.
La politique de Santé Canada n’est pas normative en ce qui a trait au libellé des mises en garde.
Celle-ci se limite à exiger que de telles mises en garde soient exactes, claires et dénuées d’ambiguïtés. Leur utilisation ne doit pas avoir pour objectif d’éviter l’observation des bonnes pratiques de fabrication. Santé Canada et l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) se sont engagés à revoir la politique en vigueur parce que l’utilisation des mises en garde relatives aux allergènes alimentaires sur l’étiquette des aliments préemballés a connu une augmentation substantielle depuis le milieu des années 1990.
Une variété de mises en garde sont utilisées, dont certaines ne procurent plus de renseignements significatifs sur la présence potentielle d’allergènes dans les aliments préemballés aux consommateurs atteints d’allergies alimentaires. Par conséquent, celles-ci les induisent en erreur quant aux possibilités de la présence d’allergènes de même que quant à leur teneur dans les aliments et aux risques qui y sont associés. Afin d’éclairer et d’appuyer l’élaboration de la politique, le Bureau d’innocuité des produits chimiques (BIPC) de la Direction des aliments s’est associé aux équipes de recherche de l’Université McGill, de l’Université McMaster et des Réseaux de centres d’excellence (AllerGen) ainsi qu’à des associations de consommateurs représentant les Canadiens atteints d’allergies et de sensibilités alimentaires afin d’évaluer les attitudes actuelles des consommateurs canadiens à l’égard de l’étiquetage préventif .
Des enquêtes de même type ont aussi été menées aux États-Unis et au Royaume-Uni où les circonstances générales entourant l’utilisation des mentions préventives sur les étiquettes sont semblables à celles que l’on observe au Canada. En plus de la recherche entreprise, Santé Canada et l’Agence canadienne d’inspection des aliments ont tenu, en 2009 et 2010, des consultations en ligne et en personne à l’échelle du Canada afin d’obtenir la rétroaction d’un vaste éventail d’intervenants et de discuter avec eux des interventions proposées dans le but d’améliorer l’étiquetage préventif relatif aux allergènes alimentaires.
Ces activités de recherche et ces consultations publiques ont toutes confirmé qu’au Canada, les consommateurs allergiques sont d’avis que l’utilisation abusive de l’étiquetage préventif relatif aux allergènes alimentaires par l’industrie fait en sorte qu’ils courent des risques. Ils estiment aussi qu’en raison des nombreuses mises en garde utilisées, il est difficile d’interpréter le degré de risque qu’un produit alimentaire donné comporte pour eux.
Le résultat des consultations indique qu’une vaste majorité d’intervenants préfèrent le recours à une seule mise en garde à l’utilisation de divers libellés préventifs. Santé Canada est d’avis que dans la mesure où les mises en garde relatives aux allergènes sont utilisées correctement, elles demeurent utiles pour l’atténuation des réactions indésirables aux allergènes alimentaires prioritaires. L’étiquetage préventif ne devrait être utilisé que lorsque, malgré l’application de toutes les mesures raisonnables, la présence accidentelle d’allergènes dans les aliments est inévitable. On ne doit pas y avoir recours lorsqu’un allergène ou un ingrédient contenant un allergène y sont ajoutés délibérément. Qui plus est, l’utilisation d’une mise en garde en l’absence d’un risque réel de la présence d’un allergène dans un aliment va à l’encontre de l’objectif du Ministère, lequel consiste à permettre aux consommateurs allergiques d’accéder à une variété d’aliments nutritifs et sans danger pour eux.
La mention peut contenir, est-ce une obligation légale ?
Non. L’inscription des « traces » ne relève pas d’une obligation légale.
Chaque industriel appose la mention sur la base du volontariat, à l’inverse de la présence dans la composition. Si les allergènes ne sont pas clairement notifiés dans la liste des ingrédients, cela signifie que le produit n’en contient pas. Mais les rappels de produits, de plus en plus fréquents, nous obligent à rechercher au-delà de la lecture selon l’aliment et les allergènes à proscrire. En effet, à tout moment les agroalimentaires peuvent modifier leurs recettes en intégrant de nouveaux ingrédients. C’est pourquoi, il est un recommandé de lire systématique les compositions de vos achats, même s’il s’agit d’aliments habituellement consommés. Les allergènes inscrits dans la mention des « traces » ne font « normalement » pas partie de la composition du produit.
Cela indique simplement qu’il a été fabriqué dans un atelier qui les utilise pour d’autres fabrications de produits. Les industriels sont soumis à des règles d’hygiènes très strictes. C’est pourquoi les cuves et réservoirs sont nettoyés entre chaque fabrication. Mais la présence fortuite d’un allergène n’est pas impossible d’où la mention parapluie des traces, l’industriel se prémunit de tout risque.
Diverses inscriptions qui signifient la même chose : À pu être en contact avec d’autres ou des (Fabriqués dans un) ateliers qui manipule ou utilise des Contient des traces de… Contiens des X, et autres allergènes Éventuellement des traces de…. Éventuellement des X, et autres allergènes Existe des traces de… Peut contenir des traces de… Peut contenir X, et autres allergènes Présence (éventuelle) de X, et autres allergènes Présence de traces de… Traces éventuelles de… Traces possibles de… Attention, les traces ne reposent sur aucun texte réglementaire. Lorsque la notification des « traces » n’est pas clairement écrite, il est possible que les allergènes se retrouvent en très faible quantité, voire même en nanoparticule dans le produit.
Alors faut-il qu’il soit expressément écrit « traces » pour pouvoir consommer le produit ?
Si certains industriels affirment que l’indication des « traces » ne relève que d’une simple information, d’autres recommandent vivement aux personnes allergiques de ne pas les consommer. Prenons l’exemple des fruits à coque : lorsqu’un produit stipule qu’il peut contenir des fruits à coque, en clair, c’est la roulette parce que la législation en regroupe 9 soit : Amande, Noisette, Noix, Noix du Brésil, Noix de cajou, Noix de Macadamia, Noix de Pécan, Noix du Queensland, Pistache. Afin de réduire les coûts, certains industriels utilisent des matières premières d’origines étrangères. Du fait d’une provenance et d’une législation incertaine, les industriels ne peuvent garantir que leurs produits n’aient pas été en contact avec les allergènes des ateliers de fabrication étrangers. C’est pourquoi certaines marques se couvrent derrière ces multiples mentions de « traces ».
Les personnes qui ont des allergies alimentaires ne doivent pas prendre à la légère les mises en garde concernant la présence possible de certains allergènes dans les produits vendus au Canada. Par contre, une étude menée par une équipe de l’Université Laval révèle que la grande majorité des produits dont l’emballage porte un avertissement quant à la présence possible de lait ou d’œufs ne contient pas ces allergènes. «Ces avertissements réduisent l’offre alimentaire dont peuvent profiter les personnes qui ont des allergies au lait ou aux œufs», signale la première auteure de l’étude, Emilie Manny.
La doctorante fait partie de l’équipe de la Plateforme d’analyse des risques et d’excellence en réglementation des aliments qui a testé près de 2000 échantillons d’aliments dont l’emballage portait la mention «Peut contenir du lait» ou «Peut contenir des œufs». Ces aliments, tous vendus au Canada, appartenaient à neuf groupes de produits alimentaires, entre autres les mélanges à gâteau ou à biscuits, les produits de boulangerie et de pâtisserie, les bonbons, les céréales et barres tendres, les pâtes, les craquelins, le chocolat et les produits chocolatés.
Les résultats des analyses, qui viennent de paraître dans la revue Food Additives & Contaminants: Part A, ont confirmé la présence de lait dans 257 des 1 125 échantillons testés (23%). Aucun des 111 échantillons de bonbons et aucun des quatre échantillons de pâtes ne contenait de protéines laitières. À l’autre extrémité du spectre, 85% des échantillons de chocolat contenaient des protéines laitières. Ce taux atteint même 93% pour les 36 produits de chocolat noir. «Certaines entreprises peuvent utiliser les mêmes équipements pour le chocolat au lait et le chocolat noir, signale Emilie Manny. Si un système de tuyauterie est utilisé, il est difficile de nettoyer les tuyaux dans lesquels est pompé le chocolat fondu et un nettoyage humide peut entraîner des risques de contamination bactériologique.»
Du côté des œufs, 57 des 840 échantillons testés (7%) se sont révélés positifs. Les céréales et barres tendres, les bonbons, les mélanges à gâteau et à biscuits, le chocolat et les craquelins se situent tous sous la barre du 5%. Les analyses ont aussi révélé que le libellé figurant sur l’emballage, par exemple «Peut contenir du lait», «Peut contenir des ingrédients laitiers» ou «Peut contenir des traces de lait», n’a pas de lien avec la concentration d’allergènes dans le produit. Le même constat vaut pour les œufs. « Nous croyons être en mesure de proposer des valeurs seuils d’allergènes […] qui permettraient aux industries de réduire l’usage de ces mises en garde lorsqu’elles ne sont pas nécessaires. » — Emilie Manny
Au Canada, aucun règlement n’oblige les industries à mentionner la présence possible d’allergènes dans leurs produits. «Elles le font sur une base volontaire, à partir d’une analyse de risque de leurs procédés de production», souligne Emilie Manny. Par contre, considérant que ces allergènes ne sont pas présents dans 77% des produits qui portent une mise en garde pour le lait et dans 93% des produits qui font une mise en garde pour les œufs, la doctorante et les cosignataires de l’étude estiment que ces avertissements sont surutilisés par l’industrie. Évidemment, personne ne blâmera les entreprises de pécher par excès de prudence afin d’assurer la protection des consommateurs.
Par contre, l’offre alimentaire à la disposition des personnes allergiques rétrécit d’autant. «Nous croyons être en mesure de proposer des valeurs seuils d’allergènes, comme celles qui existent pour la qualité bactériologique des aliments par exemple, qui permettraient aux industries de réduire l’usage de ces mises en garde lorsqu’elles ne sont pas nécessaires, avance Emilie Manny. Une partie de mon doctorat porte sur cette question et je crois que nous serons en mesure de bien conseiller l’industrie.»
On a souvent l’impression qu’on ne peut rien manger quand on arrive dans le monde des allergies. Rien de plus normal, on vient de détruire toutes nos habitudes et en plus, on doit tenter de ce démêler dans tous les ingrédients. Les mentions «peut contenir» et «peut contenir des traces» font peur et nous limitent énormément dans les produits auxquels nous avons accès. Comme mentionné plus tôt cette semaine, plusieurs produits contiennent ses mentions, mais relativement peu (selon les allergènes et catégories) sont réellement contaminés.
Alors, quoi faire?
On ne peut pas juste ne pas en prendre compte, car dans plusieurs cas les risques étaient très élevés (plus de 90% dans certaines catégories) alors que faire? Personnellement, je te recommande de contacter les fabricants directement afin de connaitre leur processus de fabrication et de comprendre le pourquoi derrière la mention. Esuite, il te sera possible de calculer le degré de danger réel. Par exemple, un chocolat ayant la mention peut contenir des traces de noix et d’arachides. Est-ce parce que les noix et arachides sont sur la même chaine de production ou seulement dans la même usine? Le risque n’étant clairement pas le même selon la situation. Tu pourras ensuite juger par toi-même si le produit est dangereux pour toi ou ton bébé en fonction du degré de l’allergie.
Sources :
https://nouvelles.ulaval.ca/recherche/lavertissement-peut-contenir-du-lait-ou-des-ufs-surutilise-par-lindustrie-fdbde74529eb598b95a6e985d8e9e018
https://www.association-isallergies51.com/traces-peut-contenir-contient/
https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/aliments-nutrition/etiquetage-aliments/etiquetage-allergenes/utilisation-mises-garde-relatives-allergenes-alimentaires-etiquette-aliments-preemballes.html