Le microbiote intestinal : un acteur clé pour la santé physique et mentale

L’importance du microbiote intestinal est largement documentée dans diverses études comme un facteur de causalité ou d’aggravation des maladies chroniques et complexes, en particulier aux extrémités de la vie. Cela se manifeste notamment chez les tout-petits où les allergies et l’autisme semblent en pleine épidémie, de même que chez nos aînés où les cas de Parkinson et d’Alzheimer sont en augmentation.

Mais quel est le lien entre nos intestins et notre cerveau ? Il est multiple !

Tout d’abord, il convient de noter que l’intestin abrite plus de 200 millions de neurones, soit 2 000 fois plus que le cerveau. Le système nerveux entérique, qui réside dans notre abdomen, communique étroitement avec le système nerveux central, situé dans notre cerveau. Cette communication entre notre cerveau et notre intestin est bidirectionnelle et s’effectue principalement par les voies nerveuses sympathiques (nerfs splanchniques) et parasympathiques (nerfs vagues) du système nerveux autonome (sur lequel nous n’avons aucun contrôle).

En fait, 80 % des cellules nerveuses de notre corps transmettent des informations de notre intestin à notre cerveau.

De plus, 95 % de la sérotonine, également connue sous le nom d’hormone du bonheur, est produite dans l’intestin. Ce phénomène est similaire pour d’autres substances telles que la dopamine, qui joue un rôle clé dans la motivation, l’oxyde nitrique, un puissant vasodilatateur, et la norépinéphrine, qui est liée au stress.

Un troisième acteur intervient dans la communication entre le cerveau et l’intestin, mis en lumière par des recherches récentes : le microbiote !

Le microbiote participe activement à cette interaction entre le cerveau et les intestins et peut perturber cette communication, entraînant divers problèmes de santé.

Le microbiote intestinal, qui regroupe l’ensemble des micro-organismes colonisant le tube digestif, de la bouche à l’anus, est constitué de plus de 10 000 milliards de micro-organismes, soit dix fois plus que le nombre de cellules dans notre corps. La variété d’espèces et de souches est impressionnante, et de nouvelles découvertes sont faites chaque semaine sur les rôles spécifiques de ces micro-organismes.

Pendant la gestation, l’intestin du fœtus reste stérile.

Lors d’un accouchement par voie basse, le bébé acquiert le microbiote vaginal de sa mère. En revanche, en cas de césarienne, le microbiote du nouveau-né provient de l’environnement aseptisé de la salle d’opération, ce qui entraîne une faible diversité bactérienne. Certains experts suggèrent de recueillir les sécrétions vaginales de la mère après l’accouchement afin de transférer certaines bactéries bénéfiques au bébé, réduisant ainsi le risque d’allergies et d’asthme. L’allaitement maternel est également la meilleure source de bactéries bénéfiques pour le développement du microbiote de l’enfant.

De plus, l’allaitement apporte une grande quantité de bifidobactéries, qui sont présentes presque exclusivement dans le lait maternel et favorisent la digestion. En ce qui concerne la diversification alimentaire, celle-ci influe également sur le microbiote. Une introduction trop rapide d’aliments riches en sucre ou transformés peut perturber l’équilibre du microbiote de l’enfant. Le choix d’aliments sains, de préférence biologiques pour minimiser l’exposition aux pesticides, est essentiel.

Le microbiote intestinal se développe progressivement au fil des années pour atteindre un poids d’environ 2 kilogrammes.

De plus en plus de spécialistes considèrent le microbiote comme un organe à part entière, au même titre que le cœur, les poumons ou le cerveau. En plus de son rôle dans la digestion, le microbiote joue un rôle dans les fonctions métaboliques, immunitaires et même neurologiques.

Pendant longtemps, le rôle des bactéries intestinales dans la santé globale des individus, tant sur le plan physique que psychologique, a été sous-estimé. La science accorde désormais une grande importance au microbiote intestinal, qui participe à de nombreuses fonctions, notamment la digestion, la production de vitamines B et K, d’antioxydants, etc. Il protège également la muqueuse intestinale contre les agents pathogènes, éduque le système immunitaire et influence le système nerveux.

Il est donc essentiel de comprendre ce qui peut perturber cet équilibre délicat entre le cerveau et l’intestin.

On ne peut prédire comment une dysbiose affectera un individu. Le terme “dysbiose” désigne toute perturbation de la variété et du nombre de bactéries dans le tube digestif. Ce phénomène peut être causé par des habitudes de vie peu favorables tel qu’une faible quantité d’exercise, une utilisation excessive d’antibiotiques et d’inhibiteurs de la pompe à protons (comme le Prevacid ou l’Inexium), le mode d’accouchement, le niveau d’hygiène, la génétique, une alimentation riche en sucre ou faibles en fibres, etc. Les conséquences de la dysbiose varient considérablement d’un individu à l’autre : augmentation des maladies inflammatoires, augmentation de l’indice de masse corporelle (IMC) et difficulté à perdre du poids, augmentation des maladies auto-immunes, des allergies, des problèmes intestinaux, du stress, des troubles émotionnels ou mentaux tels que la dépression et l’anxiété.

Peu de parents souhaitent avoir un enfant allergique, et pourtant, de plus en plus de gens vivent cette réalité, qui ne montre aucun signe de ralentissement.

Les troubles tels que le TDA/H, la dyspraxie, la dyslexie, les troubles du comportement ou de l’apprentissage, l’asthme, les allergies, l’eczéma, le TSA, etc., prennent des proportions importantes, démontrant que la génétique n’est pas le seul facteur en jeu. Dans de nombreux cas, un enfant peut souffrir de plusieurs troubles en même temps. Par exemple, un enfant allergique peut également présenter de l’asthme, de l’eczéma, des problèmes de coordination (dyspraxie) et des difficultés d’apprentissage. Malgré ces coexistences, il peut sembler qu’aucun lien ne les relie.

Le système digestif de l’enfant joue un rôle fondamental dans son développement cognitif. Par conséquent, la première étape pour améliorer la situation est de rétablir la santé digestive. Le psychiatre français Philippe Pinel (1745-1828) a affirmé dès 1807 que “le siège de la folie se trouve communément au niveau de l’estomac et des intestins.” Il est donc surprenant que, en 2020, l’idée que l’alimentation n’a pas d’impact sur la santé mentale perdure.

L’alimentation est le principal facteur influençant notre microbiote intestinal.

En 2020, de nombreuses personnes optent pour des aliments transformés, faciles à préparer, mais malheureusement riches en sucres et en glucides transformés, ce qui favorise la prolifération de bactéries indésirables, de vers et de parasites.

Sans tomber dans la paranoïa, comment pouvons-nous prendre soin de notre microbiote et de celui de notre famille ?

  1. Adoptez une alimentation riche en fruits et légumes, pauvre en produits céréaliers, sans gluten, caséine, soja, maïs et sucres raffinés.
    • Progression étape par étape : notez de nouvelles recettes “saines”, terminez les aliments courants avant de les remplacer par des versions plus saines, informez-vous au fur et à mesure pour réduire les erreurs et les frustrations.
    • Acceptez les erreurs et soyez ouverts à l’apprentissage.
  2. Introduisez des aliments probiotiques et des suppléments si nécessaire.
    • Vous pouvez essayer une recette de jus de légumes fermentés, idéale pour les enfants. En ce qui concerne les suppléments, il est recommandé de consulter un naturopathe et de réaliser des tests sanguins et capillaires pour déterminer les besoins spécifiques de votre enfant.

Si vous avez des questions, n’hésitez pas à consulter votre nutritionniste qui pourra vous informer selon votre situation spécifique.

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